Depuis que je me forme en Neurosciences et que je pousse ma réflexion et mon expertise pédagogique, je découvre des incohérences qui me laissent assez perplexe.

En tant qu’enseignante et formatrice passionnée, je m’évertue à toujours adapter au mieux mes méthodes pédagogiques, j’essaye autant que faire se peut, de travailler en faisant de la pédagogie différenciée, en m’adaptant au plus près du fonctionnement d’apprentissage de chacun de mes étudiants, même si cela est parfois difficile.

Questionnement

Cependant, je me rends compte que je ne m’étais jamais posé une question, véritablement nécessaire lorsque l’on enseigne. Cette question est la suivante :

« Ai-je des étudiants présentant des troubles de l’attention, tels que la dyslexie, la dysorthographie, la dyscalculie (pour ne citer qu’eux) dans ma classe ? »

La réponse à cette question, si elle est positive, va me permettre d’adapter encore mieux mon enseignement. Mais, si personne ne pose cette question, si le corps enseignant n’est même pas au courant que de tels troubles peuvent faire partie d’un individu présent dans le groupe classe, alors comment faire pour adapter l’apprentissage ? Comment faire pour donner la même chance à cet élève qu’aux autres ? Comment faire pour comprendre qu’une mauvaise orthographe par exemple n’est pas du fait d’un manquement au socle commun des connaissances, ni même à de la fainéantise, ou encore à un manque de concentration ou de volonté, mais que l’origine de ces erreurs se trouve être un trouble, une dysorthographie ?

Exemple « copie de bac »

J’ai vu, de mes propres yeux, une copie de baccalauréat, le candidat devait réaliser une dissertation. Ce candidat disposait d’un tiers temps comme cela est possible pour les élèves porteurs d’un handicap, cependant il faut savoir que le tiers temps lorsque l’on présente un trouble tel que la dyslexie ou la dysorthographie, ne sert pas à grand chose, car l’étudiant « lit ce qu’il croit avoir écrit« , le verbe « croire » a ici toute son importance : si celui-ci croit d’une manière absolue à ses textes, il ne verra pas ses fautes, même si celui-ci dispose de 3 heures supplémentaires devant lui ! Cette copie de bac portait donc les commentaires du correcteur, ces commentaires étaient très difficiles, car ils incriminaient le manque de bonne volonté, et le manque de concentration du candidat. Alors que la vérité était toute autre ! Cet anonymat, nécessaire pour garder une parfaite neutralité dans la correction des copies, devenait finalement un jugement hâtif et injuste vis à vis du candidat porteur de dyslexie et de dysorthographie, il ne partait plus avec les mêmes chances que les autres candidats. Son résultat était scellé … .

C’est un exemple parmi tant d’autres. Combien d’enseignants ou de formateurs n’adaptent pas leurs enseignements car ils ne sont pas au courant d’un trouble existant ? Et pire, combien d’enseignants ou de formateurs, ne daignent faire un effort pour adapter leur enseignement ? Malheureusement ils existent.

Les troubles DYS sont nombreux :

  • la dyslexie s’apparente à une difficulté de lecture,
  • la dysorthographie présente des troubles liés à l’orthographe et donc à l’écriture,
  • la dysphasie est un trouble lié à la communication avec une difficulté à exprimer correctement ses idées,
  • la dyscalculie est liée à un trouble logico-mathématique,
  • et la dyspraxie quant à elle présente une difficulté dans la gestuelle (enfant, ado, adulte « maladroits »).

Si trouble il y a, il est important d’aller voir un orthophoniste ou un neuropédiatre afin de poser le diagnostique.

Mon conseil

Alors, si je peux donner un conseil, à vous, formateurs ou professeurs qui me lisez : dès la rentrée, faites un tour de table afin de connaitre vos étudiants, et demandez leurs s’ils présentent un trouble de l’attention ou s’ils sont DYS, grâce à ces informations, vous pourrez redonner confiance en certains, les aider et les accompagner au mieux dans leur parcours scolaire, qui fut, très souvent chaotique à cause d’un manque d’information et de communication. Soyez donc observateurs, si un de vos élèves ne suit pas, fait beaucoup de fautes, a du mal à s’exprimer, inverse les mots, … il présent peut être un trouble DYS, parlez-en avec lui ou avec ses parents.

N’oublions pas que notre rôle en tant que pédagogue, est d’être à l’écoute pour transmettre au mieux, pour permettre à ces futurs adultes de croire en eux et de prendre confiance en leurs capacités 😉